Comment lutter contre les pucerons ?

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Vous êtes tranquillement installé en train de faire la sieste sous votre pêcher ou votre cerisier lorsque tout à coup vous sentez une petite goutte, puis deux, puis trois. Vous ouvrez un oeil, de la pluie? Impossible pas un nuage dans le ciel ! Et oui, ces petites gouttes sont en réalité du miellat collant sécrété par les pucerons qui ont envahi votre beau fruitier ! Ces petits insectes sont probablement la plaie la plus courante de tous les jardiniers. Comment lutter contre?

Favoriser les équilibres naturels

Souvent, une pullulation d’organismes est due à un déséquilibre causé dans la chaîne alimentaire ou dans les relations de compétition existant entre les espèces.Naturellement, les populations sont régulées par de nombreux facteurs. Par exemple, les insectes comme les pucerons sont souvent maintenus en dessous d’un seuil de nuisibilité par les défenses naturelles des plantes ou par les communautés de leurs prédateurs naturels tandis que les plantes envahissantes (les “mauvaises herbes”) sont contrôlées par la concurrence faite par les autres plantes du milieu (les privant de lumière, limitant leur accès à l’eau, aux nutriments du sol, …).Si l’on retire du système les prédateurs (ou si l’on diminue leurs effectifs) ou bien si l’on fait place nette des plantes sauvages présentes au jardin, on laisse la place aux pucerons et aux mauvaises herbes de se développer en toute quiétude !Il existe donc plusieurs moyens efficaces de lutter contre les pucerons tout en travaillant le moins possible, il suffit de confier cette tâche à Dame nature. Les pucerons sont une friandise que de nombreux insectes apprécient particulièrement et notamment les bien connues coccinelles dont les larves dévorent en moyenne 100-150 pucerons par jour. D’autres insectes moins connus sont tout aussi efficaces comme les carabes, les syrphes (des mouches déguisées en abeilles), les chrysopes ou encore les parasitoïdes (toutes petites guèpes pondant leurs oeufs à l’intérieur des pucerons et dont la larve dévore son hôte vivant avant d’émerger, miam!).Il est possible maintenant d’acheter des larves de ces insectes dans les jardineries, mais notre jardin en regorgerait naturellement si on leur offrait quelques endroits favorables. Pour cela, laissez un petit coin de jardin s’ensauvager, ces insectes pourront y trouver des ressources alimentaires pour se multiplier et un refuge pour l’hiver. Les fleurs sauvages par exemple sont souvent très attractives pour les syrphes adultes (qui participent en plus activement à la pollinisation de vos cultures) qui n’auront plus que quelques mètres à faire pour pondre leurs œufs à côté de ces satanés pucerons, quelques petits fagots de bois permettront aux coccinelles et aux carabes de passer l’hiver, … Mais ne désespérez pas de ne pas voir arriver tous ces précieux auxiliaires tout de suite, il leur faut du temps pour s’installer !

 

Les larves de coccinelles sont de redoutables dévoreuses de pucerons, protégez les !

On comprend donc tout de suite l’importance de faire de son jardin un système, un écosystème, diversifié en commençant dès maintenant !

Anticiper et protéger

Comme souvent en jardinage bio, on n’attends pas que les problèmes soient là pour les résoudre mais on anticipe !On sait par exemple que les pucerons sont attirés par les plants chétifs, malades et aux défenses affaiblies. Il est donc très important d’obtenir des plants robustes dès le début, soit à l’achat en se procurant ses plants auprès de sources sures. Evitez les grandes surfaces de jardinage qui proposent souvent des plants boostés sous serre mais qui perdent toute leur vigueur à la mise en terre. L’idéal étant bien entendu de produire soi-même ses plants en veillant à leur renforcement.De même, les plants poussant dans des milieux trop riches en azote sont plus sensibles aux pucerons. Evitez donc les engrais chimiques trop azotés et préférez des apports de compost, plus équilibrés.Enfin, les protections physiques sont souvent un excellent rempart prévenant les risques d’invasion ! Multipliez au jardin les plantes “pièges” comme la capucine sur lesquelles les pucerons viendront se gaver et oublieront vos cultures ou alors les plantes répulsives. L’oeillet d’Inde, la lavande ou encore la tanaisie sont réputées repousser les pucerons mais n’oubliez pas l’absinthe ou les menthes qui agiront elles sur les fourmis qui “élèvent” et protègent les colonies de pucerons de leurs ennemis.Sur les arbres fruitiers, vous pouvez également utiliser, dès le début de saison, des bandes de glue à poser autour du tronc. Elles englueront pucerons et fourmis qui souhaiteraient grimper sur le tronc depuis le sol ! C’est très efficace.

En dernier recours, traiter

Si malgré tout cela, vous subissez de plein fouet une attaque de pucerons, vous pourrez envisager de traiter pour endiguer le problème. Attention toutefois, gardez bien à l’esprit que les traitements insecticides vendus ou préparés maison pour lutter contre les pucerons ne ciblent pas que ces insectes mais touchent également tous les autres, même s’ils sont bio ! Pesez donc bien le pour et le contre d’un traitement, il ne s’agit pas d’agir à la légère et encore moins “au cas où”.Et si vous choisissez de traiter contre les pucerons tournez vous a minima vers les traitements sans rémanence. A ce titre, le traitement au savon noir est très efficace et ne coûte quasiment rien !

Recette du traitement anti pucerons au savon noir

Dans un pulvérisateur mélangez 5 cuillères à soupe de savon noir liquide dans un litre d’eau. Afin de bien diluer l’ensemble, vous pouvez ajouter une ou deux cuillères à soupe d’huile végétale (huile d’olive de préférence). Il ne vous reste plus qu’à appliquer sur la plante à traiter, en n’oubliant pas le dessous des feuilles. En effet, il s’agit d’un traitement par contact. Si les pucerons n’en sont pas aspergés, alors ils ne se passera rien ! Et comme pour tous les traitements foliaires, on n’applique que le matin ou le soir, à une période où les rayons du soleil ne risquent pas de brûler les feuilles ! Il vous faudra certainement envisager plusieurs passages en cas de forte attaque, mais la préparation et l’application sont vraiment très rapides.

Stop aux ravageurs dans mon jardin

Pour aller plus loin sur le sujet, je vous conseille la lecture de « Stop aux ravageurs dans mon jardin ! Solutions préventives et curatives, sans produits chimiques » de Denis Pépin, paru aux éditions Terre Vivante. Après un rapide tour d’horizon des raisons pour lesquelles il est primordial de cesser l’usage des produits chimiques, l’auteur nous présente dans un premier temps les alliés dont le jardinier respectueux de l’environnement dispose au jardin (et ils peuvent être nombreux !) puis nous détaille les principaux ravageurs auxquels nous avons à faire face au jardin et les méthodes de lutte adaptées. J’ai particulièrement aimé la philosophie de l’ouvrage et les fondements scientifiques sur lesquels s’appuient le discours de Denis Pépin. D’un côté plus pratique, la façon de présenter les ravageurs selon les zones du jardin (potager, verger, pelouse, …) est très utile et permet de trouver rapidement les solutions contre les ravageurs qui nous posent problème. Les solutions présentées sont quant à elles simples et efficaces. Un ouvrage à avoir à disposition ! Pour feuilleter quelques pages, je vous invite à cliquer sur la couverture ci dessous.

Et chez vous les pucerons sont il monnaie courante? Quelles sont vos méthodes de lutte?

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