Comment bien rempoter ses semis de tomates?

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Les tomates semées le 15 mars dernier se portent bien, mais les jeunes plants ont tout de même un peu filés. La faute a une mauvaise balance température/lumière. Mea culpa. Bon rien de grave, la tomate c’est assez costaud et comme je m’en suis rendu compte à temps j’ai pu arrêter l’étiolement en diminuant la température et en augmentant la lumière.

Maintenant que les plants sont suffisamment forts pour encaisser d’être manipulés et plongés dans un nouveau milieu de culture, il est temps de penser au rempotage. Cette opération permet de fortifier les plants, de rattraper un éventuel étiolement et surtout de leur permettre d’attendre encore que les températures extérieures leur autorisent à séjourner en pleine terre !

Vous aurez donc compris que le moment opportun pour rempoter n’est pas défini par une quelconque date comme on le voit parfois, mais par l’état de vos jeunes plants. Ce sont eux qui vous réclameront de nouvelles chaussures !

Quand rempoter?

Alors quel est le meilleur moment pour rempoter? Je vous le disais au-dessus, c’est lorsque le plant est prêt à encaisser cette opération. En général, cela correspond au moment où les deux premières vraies feuilles sont apparues et suffisamment développées (attention on ne compte pas ici les cotylédons, voir la photo ci dessous). A ce stade, le jeune plantule est capable d’assurer une photosynthèse efficace pour combler le stress subi par les racines et la tige est suffisamment forte pour accepter de se retrouver ensevelie sans pourrir. Mieux, elle pourra même émettre de nouvelles racines !

 

A gauche, un jeune plant au stade deux cotylédons et à droite, un second au stade deux vraies feuilles (en plus des cotylédons donc)

Le matériel nécessaire au rempotage

Le rempotage peut être assez long si vous avez de nombreux plants à rempoter, donc soyez organisés et préparez votre matériel avant de commencer. Il vous faudra :

  • Vos plants à rempoter (si si c’est indispensable)
  • Du fertilisant (type Or Brun fertilisant universel ou lombricompost)
  • Du terreau (évitez le terreau à semis mais dirigez vous plutôt vers un terreau spécial géranium)
  • Des coquilles d’oeufs (j’y reviens plus bas)
  • Une terrine (pas indispensable mais pratique pour effectuer vos mélanges)
  • Des godets percés
  • De la poudre de charbon de bois (vous pouvez la faire maison bien sûr)
  • Un vaporisateur

Le rempotage pas à pas

La méthode de rempotage que je présente ici est tout à fait valable pour d’autres variétés comme les physalis, les poivrons ou encore les aubergines.

Une fois que vous avez tout votre matériel, retroussez vous les manches et c’est parti !

La première étape consiste à préparer votre mélange à rempotage. Pour cela, je procède avec une terrine (le machin noir sur la photo d’au-dessus). Je mélange habituellement 1/3 de fertilisant avec 2/3 de terreau mais cette année j’ai ajouté des coquilles d’oeufs broyées. Je tiens cette astuce de Nicolas, qui m’a appris que le fait d’ajouter des coquilles d’oeufs pouvaient limiter le phénomène du cul noir chez les futures tomates (qui soit dit en passant n’est pas une maladie).

 

Une tomate Prune Verte, carencée en calcium, atteinte du cul noir

Ce phénomène est dû à une carence en calcium, soit parce qu’il n’y en a pas assez dans le sol, soit à cause d’un arrosage (ou régime de pluies) irrégulier qui bloque l’assimilation du calcium par la plante (ce qui se passe le plus souvent en réalité). L’idée ici est donc d’apporter du calcium directement à votre plante. Je verrais bien ce que ça vaut mais je me dis que ça ne peut pas faire de mal !

Bon, j’en reviens à mes histoires de rempotage. Cela fait donc quelques temps que je mets de côté mes coquilles d’oeufs dans un récipient dans la cuisine (pas de craintes, ça ne moisit pas). Les voilà enfin utilisées ! On mélange bien uniformément les coquilles, le terreau et le fertilisant. Pratique la terrine pour ne pas en mettre partout =).

Ensuite, il suffit d’enchaîner les couches (j’ai pris un godet transparent pour bien vous montrer) :

  • 1 à 2 cm de ce mélange
  • 1 à 2 cm de terreau pur (le fertilisant peut en effet brûler les jeunes racines, il est préférable de les isoler au début par cette couche)
  • La motte du jeune plant, bien centrée
  • Du terreau pur pour combler l’espace jusqu’aux cotylédons si possible

 

De haut en bas et de gauche à droite : le jeune plant à repiquer (un peu étiolé) ; la couche de mélange terreau/fertilisant/coquilles d’œufs ; la couche isolante de terreau ; la motte placée bien au centre du godet ; le remplissage autour de la motte ; la finition jusqu’aux cotylédons

Pour compléter, une fois le plant placé au centre du godet, je procède souvent en deux fois. Je commence par combler les vides autour de la motte, puis je complète jusqu’aux cotylédons. Pour finir, je tasse très légèrement (et j’insiste bien sur le très légèrement), afin de pouvoir rajouter un peu de terreau encore. Il ne faut surtout pas tasser fortement le terreau pour plusieurs raisons.

  1. La première est qu’il y a souvent de petits déchets dans le terreau (souvent des bouts de bois, utiles pour la rétention d’eau). Si l’un de ces déchets se trouve près de la tige, vous risquez de l’abimer en tassant.
  2. La seconde est qu’en tassant trop fortement, les racines auront plus de mal à progresser dans ce nouveau substrat
  3. Enfin, il est inutile de tasser car l’eau du premier arrosage s’en chargera bien mieux et bien plus délicatement que vous

J’ajoute toujours un peu de poudre de charbon de bois pour finaliser mon rempotage. A ce stade, les plants sont moins sujets à la fonte des semis (voire plus du tout) mais si des champignons venaient à se développer, ils pourraient sérieusement endommager les plants et ce serait bien dommage alors qu’un tout petit peu de saupoudrage suffit à les protéger !

Et voilà, votre rempotage est fait ! Ce n’est pas très long à réaliser alors prenez le temps de faire ça bien. Je mets environ 1 heure à rempoter 50 pieds, mais il faut dire que je prends le temps d’observer mes jeunes plantules et mes variétés, c’est mon petit plaisir =).

Et ensuite …?

Les arrosages

La première chose à faire est d’arroser assez abondamment afin de tasser le terreau, de bien faire adhérer le substrat aux racines. J’arrose avec un vaporisateur et j’ajoute un stimulateur d’enracinement à l’eau d’arrosage. Ce n’est pas indispensable mais ce produit est vraiment efficace et aide à la reprise des plants. Il s’agit généralement du dernier arrosage que j’effectue par le dessus et j’en profite pour nettoyer le terreau qui s’est déposé sur les feuilles. Comme je le disais, il faut arroser abondamment mais attention à ne pas inonder non plus ! Dès que l’eau commence à sortir par les trous de drainage du fond il faut arrêter afin de ne pas perdre tous les éléments nutritifs du fertilisant par lessivage. Avec l’habitude, on sait quand arrêter avant même que l’eau ne s’échappe.

Les arrosages suivants sont faits par capillarité (en laissant les godets tremper dans un bain), mais de façon assez espacée dans le temps afin de forcer les plants à envoyer leurs racines en profondeur. En général, j’attends que les plants me demandent de les arroser (feuilles qui commencent à retomber).

L’emplacement

Suite au rempotage, je garde les plants au frais toute la nuit (au garage, aux alentours de 10°C) pour qu’ils se remettent de leurs émotions. Ensuite, ils reviennent à l’intérieur pour continuer à grandir en attendant que les gelées ne soient plus à craindre en extérieur ! Moment auquel la plantation est prévue. Durant cette phase, la lumière est toujours aussi importante, donc soit ils trouvent place sous une lampe, soit ils vont derrière la baie vitrée !

Durcissement

Enfin, dernière chose avant la plantation, le durcissement permettra aux plants de s’habituer progressivement aux conditions extérieures. Pour cela, je vous renvoie vers un précédent article que j’ai écrit sur le durcissement et le tuteurageAlors, maintenant, à vous de jouer. Et vous, comment pratiquez vous le rempotage?

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