Quand et comment planter les pommes de terre ?

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La pomme de terre est une culture que tout potagiste envisage, et c’est bien normal : elle est parmi le légume que l’on consomme le plus ! Moyennant quelques petites attentions, la pomme de terre est une culture facile qui se révèlera généreuse. Et niveau gustatif, une fois que vous aurez gouté aux patates de votre potager, difficile de revenir à autre chose ! Alors, lancez-vous.

Semis ou plantation ?
Peu de gens le savent mais la pomme de terre forme également des graines logées dans ses fruits. Le semis de ces graines peut être envisagé pour cultiver les pommes de terre car c’est souvent plus économique de se procurer des graines que des tubercules. C’est aussi la seule manière de se procurer des variétés très rares. Toutefois, le semis demande beaucoup de manipulation (semis en godets, repiquage) et présente l’inconvénient de ne pas toujours être fidèle à la variété voulue. C’est pourquoi on opte généralement, et je vous le recommande, pour la plantation de tubercules.

La prégermination, une étape intéressante
Faire prégermer ses tubercules de pommes de terre n’est pas indispensable mais permet de gagner deux à trois semaines. Pour une culture qui dure, selon les variétés, de 90 à 150 jours environ autant dire que c’est intéressant ! Pour cela, il suffit de disposer les tubercules à faire germer sur des clayettes dans un endroit très ensoleillé et frais (mais hors-gel) sans les superposer. Ainsi, on obtient respectivement des germes pigmentés et trapus, beaucoup plus solides que les longs germes blancs obtenus à l’obscurité. Une petite astuce que j’utilise depuis longtemps et qui me permet de faire germer mes pommes de terre très « proprement », je dispose les tubercules dans des boites à œufs. C’est l’idéal !

Il faut compter de 4 à 6 semaines pour obtenir une germination satisfaisante, il faut donc prévoir de mettre ses tubercules à germer entre janvier et février.

Germination bleue d’artois (1)
Mise en prégermination de pommes de terre Bleue d’Artois dans une boite à oeufs

Quand planter les pommes de terre ?
La période idéale pour planter les pommes de terre s’étale de la mi-mars à la mi-mai, à adapter selon les régions. Un point de repère traditionnel est de se fier à la floraison du lilas.

Dans le sud de la France et sur la côte atlantique, on peut planter à partir de mi-mars.
Dans les autres régions, mieux vaut patienter jusqu’à début avril.
Bien entendu, comme pour beaucoup de légumes, il est possible d’avancer d’une quinzaine de jours ces dates en utilisant des mini-tunnels ou un voile.

Comment planter les pommes de terre ?
Il existe plusieurs façons de procéder pour cultiver les pommes de terre, chacune présentant leurs avantages et leurs inconvénients. En voici, trois pour une culture au potager.

Points communs à toutes les méthodes : distance et amendement
Les distances de plantation sont communes à toutes les méthodes : 30 à 40 cm entre deux plants pour des pommes de terre primeures, 40 à 50 cm pour des pommes de terre de conservation ; 50 à 60 cm entre deux rangs.

L’amendement apporté à la plantation est également identique, la pomme de terre apprécie la potasse pour bien se développer. Un paillis de consoude au moment de la plantation lui sera très bénéfique. On peut également ajouter un peu d’engrais bio à base d’algues au moment de la plantation.

Consoude orties
La consoude, bien utile pour la culture des pommes de terre

La culture traditionnelle avec buttages
Il s’agit de la plus simple à mettre en place mais nécessite un travail important. Avant la plantation, la terre devra être décompactée assez profondément (sur environ 30 cm) à la grelinette par exemple. Par la suite, on ouvre un sillon profond de 10-15 cm dans lequel on place les tubercules aux distances indiquées ci-dessus, germes vers le haut (attention à la casse !), puis on referme et on paille avec une belle épaisseur.

Durant la suite de la culture, il faudra régulièrement buter les plants en enlevant le paillis et ramenant de la terre sur les plants puis replacer le paillis afin d’éviter que les tubercules n’émergent et ne verdissent. (maj avec commentaire de Fabrice : il est possible de former une butte dès la plantation des tubercules, évitant ainsi d’avoir à y repasser par la suite).

Les avantages de cette méthode

Ne nécessite que peu de matériaux
Le verdissement des tubercules est très limité
Les inconvénients

Nécessite de nombreuses interventions, avec un chamboulement du sol à chaque fois
Il faut retirer le paillis puis le remettre à chaque buttage

La culture de pommes de terre sous paille
Cette année, j’essaie cette méthode, las que je suis de devoir buter sans arrêt mes plants avec la méthode traditionnelle =). On part sur de même bases puisqu’il faut décompacter la terre sur environ 30 cm avec la grelinette. En antécédent, j’ai semé un engrais vert de phacélie qui a tenu tout l’hiver, la terre était déjà très belle et grouillait de vers à l’abri sous ce couvert dense. Ensuite, j’ai affiné grossièrement la surface au croc et râteau puis j’ai tiré un cordeau, pas de sillon à ouvrir, j’ai simplement posé mes tubercules en les enfonçant à peine dans la terre.

Dans cette méthode, les buttages sont remplacés par un épais paillis. 10 cm pour commencer et je compléterai au fur et à mesure de la croissance (par couches de 10 cm quand le plant dépassera de 20cm).

On peut remplacer la paille pour un compost demi-mûr en suivant la même méthode.

Les avantages

On ne travaille quasiment pas le sol
Pas d’efforts physiques à fournir
Les pommes de terre sont récoltées en écartant le paillis sans arracher le plant entier qui continue donc à croitre
Permet d’augmenter les rendements (apparemment d’une fois et demie pour la culture sous paille et de deux fois pour la culture sous compost) => Test en 2014 (comparaison culture sous paille et culture traditionnelle avec buttage) : rendement identique pour les variétés Bleue d’Artois et Désirée, deux fois moins sous paille pour les variétés Bintje et Sarpo Mira. Il faudrait néanmoins reconduire ce test pour des conclusions plus sûres.
Les inconvénients

Il semblerait que cette méthode soit plus sensible aux mulots => Vérifié en 2014, beaucoup de tubercules grignotés et de plants sectionnés.
Nécessite de grande quantité de matériaux (paille ou compost)

La culture de pommes de terre sous bâche plastique
La culture sous bâche se rapproche de celle sous paille sauf que cette dernière est alors remplacée par… Je vous le donne en mille : une bâche ! Vous ne vous en doutiez pas, hein ? Les distances de plantation sont toujours les mêmes de même que les distances inter-rangs. Ainsi, après avoir décompacté la terre, il faut poser dessus une bâche noire perforée dans laquelle seront découpés les trous de plantation. Les tubercules sont alors plantés à 10 cm de profondeur environ.

Les avantages :

La terre est réchauffée plus rapidement
Augmente les rendements à hauteur de la méthode sous paille
Pas d’interventions après la plantation
Les inconvénients :

Esthétisme douteux
J’ai toujours du mal à me résigner à employer le plastique au potager

Que ceux qui n’ont qu’un balcon ou une terrasse pour cultiver ne s’inquiètent pas, il est possible de cultiver ses pommes de terre hors-sol. J’ai testé la culture de pommes de terre en sac et je vous invite à lire les articles qui en découlent pour ceux que ça intéresse. J’ai obtenu des résultats mitigés mais je pense qu’il serait très facile de peaufiner la méthode pour obtenir de meilleurs rendements.

Et voilà, les pommes de terre sont plantées. Rendez-vous à la floraison pour les récoltes de primeures.

J’espère que cet article vous a été utile, un petit mot fait toujours plaisir !

Quand et comment planter les tomates ?

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Revoilà la reine du potager ! Que vous ayez vous-même semé vos tomates ou bien que vous ayez acheté des plants prêts à planter, on approche de la date fatidique de la mise en terre. Rien de difficile dans cette étape, mais quelques petits gestes bien orchestrés vous permettront d’obtenir de meilleurs résultats.

Préparer les plants à la plantation
Avant de se lancer dans la plantation de nos chères tomates, il est important de passer par une phase d’endurcissement. Les plants que vous avez semés ou achetés ont, pour la plupart, passés leur jeunesse bien à l’abri sous serre ou à l’intérieur de votre maison, parfois même sous lumière artificielle. Autant dire qu’on est loin des conditions réelles de la vie rude qu’elles mèneront à l’extérieur ! Il faut donc les habituer progressivement aux rayons brûlants du soleil, aux vents cassants, aux températures nocturnes fraîches, … Bref tout ce qui fait de notre jardin un milieu hostile mais que nous aimons quand même et que vos tomates apprendront à aimer aussi. Pour cela, deux semaines avant la plantation, il faut commencer à les sortir une à deux heures par jour puis augmenter progressivement la durée jusqu’à les laisser dehors jours et nuits. A ce stade, les plants pourront être repiqués. Pour en savoir plus je vous invite à lire un article que j’avais écrit sur l’endurcissement.

Une fois les plants prêts, c’est au (à la) potagiste de se préparer ! 2-3 pompes pour les plus motivés, 1 ou 2 flexions pour les moins motivés suffiront. Vous êtes maintenant prêts, on y va ?

Quand planter ses tomates ?
Chaque potagiste sait, par son expérience, à quelle date il peut planter ses tomates sans risque en fonction de son mode de culture ou de son climat. Il est très difficile de donner des dates précises mais je vais tâcher de vous donner quelques indications tout de même.

En pleine terre, on conseille traditionnellement d’attendre la fin des Saints de Glace (Mamert, Pancrace et Gervais) soit le 14 mai pour toute la France. J’ai toujours respecté cette date et je n’ai jamais eu de problèmes même si je sais que par le passé il y a déjà eu des gelées plus tardives, chez moi (Bretagne) le risque est minime.
Dans le sud de la France, il est, semble-t-il, possible d’avancer cette date d’une quinzaine de jours sans crainte (des lecteurs du Sud peuvent il confirmer ?).
Ces dates constituent les références. Il est toutefois possible de les avancer encore en fonction du mode de culture choisi. Par exemple :

Sous voile de forçage, on pourra avancer la plantation jusqu’à une semaine
Sous châssis ou au pied d’un mûr exposé au sud, on pourra avancer la plantation d’une à deux semaines
Sous serre, on pourra avancer la plantation de 15 jours à 1 mois
A ce stade, c’est véritablement l’expérience de chacun qui permettra d’apporter la bonne réponse car les micro-climats (parfois même au sein de votre jardin seulement) sont très importants pour la plantation de ces légumes.

Pour résumer : chez moi en Bretagne, je plante en pleine terre à la mi-mai et sous serre aux alentours du 1er mai. Je tente toutefois de temps en temps quelques plants plus précocement avec succès, que ce soit en pleine terre ou sous serre.

Comment bien planter ses tomates ?
Je vous le disais au début, rien de bien compliqué rassurez-vous. Plusieurs étapes et ingrédients ci-dessous sont facultatifs (accompagnés d’une *), ils offrent cependant de meilleurs conditions pour votre culture mais dépendent aussi de la qualité de votre terre.

Avant de commencer à toucher la terre (mais qu’est-ce que vous êtes impatients), regroupez les différents accessoires nécessaires :

Une bêche *
Une fourche-bêche *
Une pelle à main
Des tuteurs ou de la ficelle si vous cultivez sous serre
Du fumier composté ou du compost *
Des feuilles d’ortie et de consoude *
Du paillis (la paille de blé convient très bien à la tomate)
Un arrosoir (plein)
Vos tomates * (Ahah mais non, c’est pas facultatif ça…)
Une fois équipé, on peut se rendre sur le lieu de la plantation. Il s’agit maintenant de symboliser l’emplacement des différents plants de tomates en respectant les distances suivantes :

Les tomates taillées sur une tige (de grosse taille essentiellement) sont espacées de 50 à 60 cm
Les tomates non taillées (petit gabarit et les tomates cerises) sont espacées d’un mètre
Allez, maintenant on commence !

Préparer le trou de plantation *
Afin de limiter les besoin en eau de vos futures tomates, il faut leur permettre d’envoyer leurs racines en profondeur. Pour cela, je pratique un double-bêchage de mes trous de plantation. Ce n’est pas obligatoire si votre terre est déjà meuble en profondeur mais dans le cas contraire, vous économiserez ainsi de nombreux arrosages et donc aurez des tomates plus goûteuses !

Je commence par retirer la terre sur un fer de bêche (largeur et hauteur) et je la réserve dans une brouette
J’aère ensuite le fond avec quelques coups de fourche-bêche (sans retirer la terre)
Double bêchage

Ces deux étapes constituent le double bêchage permettant de fracturer le sol en profondeur

Apporter l’amendement de fond *
La tomate est gourmande, apporter un léger amendement de fond leur offrira un meilleur départ dans la vie ! Pour cela, je mélange à part égale la terre retirée du trou avec du fumier composté ou du compost et je comble le trou jusqu’à mi-hauteur.

Mélange engrais fond (1)
Ici mon mélange est constitué de 50% terre de jardin et 50% fumier de cheval composté !

Planter le pied de tomate
Il est maintenant temps de procéder à la mise en terre en tant que telle.

Dans le cas d’une culture avec tuteur, je plante mon tuteur en premier. Cela m’évite d’abimer les racines du plant qui arriverait si je posais le tuteur après plantation de la tomate.
Je dépote délicatement mon plant en prenant soin de ne pas le prendre par la tige (cela risquerait d’écraser de nombreux vaisseaux, fragiles chez ces jeunes plants).
Si mon plant est assez grand et qu’il me le permet, je retire les premières feuilles sur une dizaine de centimètres. Le plant doit cependant conserver au minimum 4 étages de feuilles afin d’assurer une bonne reprise, ne l’effeuillez pas totalement !
Effeuillage
Effeuiller les feuilles les plus basses permet d’enfouir la tomate plus profondément

Je pose mon plant dans le trou de plantation de manière à faire presque affleurer les feuilles restantes au niveau du sol (elles seront coupées lorsque le plant aura grandi afin de limiter les risques de mildiou). Le fait d’enterrer la tige permettra aux tomates d’émettre de nouvelles racines et ainsi d’avoir un bien meilleur système racinaire. Si possible, laissez le plant droit cela permettra d’obtenir des racines plus profondes mais si la profondeur du trou ne le permet pas, vous pouvez incliner le plant.
Plantation tomates (1)

Enfin je rebouche avec le mélange terre et compost du début sans tasser ! J’essaie, dans la mesure du possible, d’aménager une petite cuvette autour du plant afin d’éviter de mouiller le feuillage lors des arrosages.
Plantation tomates (2)
Les feuilles les plus basses seront coupées une fois le plant bien enraciné pour limiter les risques de mildiou

Arroser
Une fois le trou rebouché, verser au moins l’équivalent d’un demi arrosoir (par petites portions plutôt que de tout inonder) afin de bien faire adhérer la terre aux racines. Cela permettra de tasser bien plus délicatement que vous ne l’auriez fait à la main.

Offrir un amendement naturel *
On connait tous le conseil de jeter une poignée de feuilles d’orties au fond du trou de plantation. Je l’ai fait pendant longtemps, jusqu’au jour où l’on m’a fait réfléchir, à juste titre, sur cette pratique. Une honte que je ne l’ai pas fait avant et appliqué sans réfléchir une vieille croyance, d’autant que le cycle de l’azote est un sujet que j’ai travaillé pendant mes études ! Je vous explique dans l’encart suivant pourquoi il est plus intéressant de ne pas enterrer les orties, si vous le souhaitez, vous pouvez le zapper !

Lorsque les végétaux sont dégradés par les décomposeurs et les bactéries, ils libèrent de l’ammoniaque, un dérivé de l’azote. Les orties riches en azote, en libèrent de grandes quantités. Cet ammoniaque n’est pas la forme assimilable préférentiellement par nos légumes tel quel, il faut qu’il soit dégradé en nitrites puis en nitrates. C’est sous le stade nitrate que les plantes assimilent préférentiellement l’azote (excepté quelques plantes associées à des bactéries comme les légumineuses). Or, toutes ces transformations (décomposition du végétal et transformation de l’ammoniaque en nitrites, puis de nitrites en nitrates) ne se font que par des organismes aérobies (nécessitant de l’oxygène). Ainsi, lorsque l’on enterre profondément les feuilles d’orties, elles se retrouvent dans un milieu privé d’oxygène et donc sans organismes aérobiques. La dégradation est alors très mauvaise et ne conduit pas à une libération de nitrates bénéfiques à nos tomates. Pire, elles fermentent et peuvent entrainer des dommages aux racines.

Si vous avez été courageux et que vous avez lu l’encart précédent ou juste moins motivés, vous en arrivez à la question suivante : que fait-on des feuilles d’orties et de consoude que je vous ai demandé de récolter au début ? Eh bien, plutôt que de les enterrer, je vous conseille de vous en servir comme paillis autour des plants ou bien d’en faire un purin à verser dilué lors des arrosages ! L’effet sera bien meilleur !

Paillis ortie consoude (3)
Consoude et ortie, un duo de choc pour vos tomates : à utiliser en paillis !

Protéger le sol
Enfin, la dernière étape consiste à protéger toutes les bonnes choses que vous avez faites jusque-là en protégeant votre sol par un épais paillis (10 bons centimètres) dégagé autour des pieds dans un premier temps, puis jusqu’aux tiges une fois les tomates bien établies.

Tomate (1)

Et voici votre plantation réalisée en mettant toutes les chances de réussite de votre côté. Ne vous restera plus qu’à tailler vos tomates si tel est votre choix, arroser avec parcimonie et profiter des récoltes abondantes ! Et si par malheur, le mildiou commence à sévir, n’oubliez pas le bicarbonate de soude

Bonne plantation et bonne culture, j’espère que les récoltes seront bonnes ! Et vous alors, comment plantez-vous les tomates ?

Des salades toute l’année dans mon jardin

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Parmi les légumes que tout jardinier cultive, même débutant, les salades occupent une place de choix. Peu exigeantes, faciles à vivre et si bonnes lorsqu’elles sont consommées fraîches cueillies, il serait en effet dommage de s’en priver. D’autant qu’un petit coin de jardin ou une jardinière suffisent. Seulement voilà, souvent les récoltes sont synchrones et l’on se retrouve avec vingt salades à couper en même temps sans quoi elles finissent irrémédiablement par monter en graines. Rassurez-vous, ça arrive à tout le monde, moi y compris… C’est pour cela que lorsque j’ai vu ce livre, j’ai sauté sur l’occasion ! Des salades à consommer toute l’année, c’est quand même tentant.Au travers de cet ouvrage, on apprend dans un premier temps que derrière ce que l’on appelle salades, se cache toute une diversité d’espèces et de variétés. C’est là tout le secret d’une autonomie en salade que nous livre Xavier Mathias, maraîcher bio et consultant pour la gestion des potagers du domaine de Chaumont sur Loire et du Château de Valmer.Rien ne m’a paru oublié dans cet ouvrage, depuis les généralités de la culture de salades (du semis à la récolte) jusqu’au choix plus spécifique des variétés. Le chapitre sur les semis m’a particulièrement conquis, grâce aux explications richement illustrées de pas à pas, qui rendent l’opération claire et parfaitement compréhensible.La suite du livre est tout aussi intéressante lorsque l’on aborde les fiches variétés (45 tout de même), brassant la culture de variétés classiques comme les laitues batavias ou les chicorées scaroles mais aussi (et surtout !) des variétés plus originales. Connaissiez-vous le chénopode géant, la claytone de Cuba, la ficoïde glaciale ou encore le cresson de Para au goût qui, parait-il, ne vous laissera pas indifférent ?Et bien sûr, un livre sur les salades sans aborder les petits tracas courants, limaces et escargots en tête, ne serait pas un bon livre ! Ici sont condensées les astuces de l’auteur, qui, pour en utiliser moi-même certaines, fonctionnent très bien !Bref, je ne suis vraiment pas déçu de cette lecture qui m’a appris de nombreuses chose pour réussir encore mieux mes cultures et surtout et pour ne plus composer mes salades de la même façon ! Ces plats auront maintenant une saveur bien plus riche !

Pour en feuilleter quelques pages, rendez-vous sur la boutique de Terre Vivante :Comment semer, cultiver et récolter vos salades selon les saisons !Voici le premier livre exclusivement consacré à la culture des salades. Après un rappel des bases, l’auteur détaille 45 variétés.
Un calendrier indique comment produire toute l’année.
L’ouvrage pour semer, cultiver et récolter vos salades en toute saison.

Tout pour réussir ses premiers semis d’intérieur

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Faire ses premiers semis en intérieur permet de gagner un temps précieux, voire même indispensable. Surtout des années comme celle-ci, où les températures tardent à augmenter. Cependant, et on est tous passé par là, les premiers essais de semis intérieur échouent. Les graines ne germent pas, les semis meurent inexplicablement après la germination où encore les petits plants s’allongent démesurément jusqu’à en mourir eux aussi. Bref, de nombreux risques d’échec guettent nos précieux semis mais avec un peu d’expérience, on apprend à se doter des bonnes méthodes et du bon matériel.

Notre intérieur, un milieu inadapté

Si les semis ne réussissent pas dans nos intérieurs, c’est que les conditions qui y règnent vont à l’encontre de ce à quoi nos plantes sont naturellement programmées. Le spectre lumineux est filtré et atténué par nos vitrages, la température est plus élevée l’hiver avec notre chauffage, l’humidité ambiante peut être parfois nettement supérieure si l’on n’aère pas suffisamment, … Or lumière, température et humidité sont des critères essentiels de la réussite d’un semis et peuvent être la cause d’une formidable réussite comme d’un échec total !Prenons l’exemple du couple luminosité-température. A l’extérieur, la température est basse l’hiver, période à laquelle l’ensoleillement est faible lui aussi. A l’inverse, dès lors que l’ensoleillement augmente, les températures remontent. Nos plantes se sont naturellement calées sur ce cycle. L’hiver, avec les basses températures, très peu de graines sont capables de germer car elles “savent” qu’elles ne trouveront pas la luminosité nécessaire à la photosynthèse (phénomène indispensable à leur bonne croissance). Alors qu’au printemps, c’est l’explosion ! Toutes les graines germent et profitent allègrement des premiers soleils. Les plantes ont “appris” que lorsque la température dépasse un certain seuil, elles trouveront la lumière nécessaire à leur croissance. Le discours est un peu simplifié mais l’idée est là.Alors que se passe-t-il lorsque l’on fait nos semis à l’intérieur? Et bien, en chauffant, on dit à nos graines que c’est le moment de germer. Sauf, qu’une fois les cotylédons apparus (ces deux petites feuilles qui n’en sont pas vraiment et qui sont chargés d’assurer la photosynthèse pour le reste de la plante), ils se rendent compte que la luminosité n’est pas au rendez vous ! Et naturellement, ils vont tenter de la trouver en demandant à la tige de s’allonger, les semis se mettent alors à filer. Toutefois, la tige pourra toujours s’allonger ils ne sont pas prêts de trouver la luminosité nécessaire qui ne sera au rendez-vous que plusieurs semaines voir plusieurs mois plus tard ! Voilà pourquoi il est très important de bien contrôler la balance température-lumière.

Recréer les bonnes conditions

Bien entendu, les “bonnes conditions” vont varier selon les espèces cultivées. Les laitues seront bien moins exigeantes que les tomates, poivrons ou aubergines par exemple. Quand les premières germeront en étant simplement placées n’importe où dans la maison, les secondes auront besoin d’un chauffage supplémentaire. Quand les premières se satisferont d’une baie vitrée, les secondes apprécieront un éclairage artificiel pour ne pas filer. Bref, vous aurez compris qu’il n’est pas nécessaire d’investir la même chose pour tous nos semis.

Faut-il ajouter un chauffage artificiel?

Comme je vous le disais au dessus, certains légumes n’en ont pas besoin, la simple température intérieur leur suffit. Quelle chance, il s’agit de la plupart des variétés cultivées ! On peut par exemple citer les épinards, laitues, chicorées,poireaux, oignons, fleurs annuelles, etc.Pour d’autres légumes, venus de contrées plus chaudes, le chauffage est indispensable. C’est par exemple le cas des poivrons et piments qui germeront idéalement à une température de 28-30°C et des aubergines et physalis vers 25°C.Enfin, pour ce qui est des tomates, beaucoup conseillent de leur ajouter un chauffage. A mon sens, c’est inutile et pour vous en convaincre je vous invite à lire la comparaison que j’avais fait dans un article précédent.

Tout le matériel nécessaire

Alors pour ne rien oublier lors de vos prochains semis, voici une liste du matériel nécessaire. Vous trouverez pour chacun la mention indispensable ou utile (on peut s’en passer mais c’est quand même bien pratique =) ) ou facultatif selon les méthodes utilisées.

  • Du substrat (indispensable) : vous aurez l’embarras du choix entre tous les terreaux qui existent et le matériel de culture indoor qui est maintenant devenu accessible au plus grand nombre. Pour le terreau, préférez vous orienter vers un terreau universel (le terreau universel Geolia utilisable en bio de Leroy Merlin par exemple qui a été très bien noté par Terre Vivante) ou un terreau géranium et plantes fleuries. Evitez en revanche le terreau à semis, bien trop cher et qui n’apporte rien de plus. Vous pouvez aussi vous orienter vers les pastilles de tourbes/coco ou les éponges à semis. J’ai pu tester les éponges ROOT!T®, une marque HydroGarden (www.hydrogarden-hydroponie.com), en vente chez Hydrodiscount pour un semis de tomates et c’est génial, le semis est rapide, propre et réussi très bien (100% de germination dans mes tests !).
  • De contenants (facultatifs pour un semis en mini mottes pressées) : si vous utilisez un presse mottes, il n’y a pas besoin de godets et c’est l’avantage de la méthode ! Autrement, vous aurez besoin de plaques alvéolées, de godets, de terrines à semis, etc. Ici, je n’en avais pas besoin puisque ils sont compris avec les éponges ! Pensez à vérifier que ce soit percé pour éviter l’accumulation d’eau !
  • D’étiquettes (indispensables) : Si vous semez plusieurs variétés, il faudra vous y retrouver ! De petites étiquettes sont donc indispensables pour tout noter au feutre indélébile.
  • Semis tomates (2)

  • De graines (je mettrais bien facultatif mais bon =) ) : pour acheter vos graines, je vous renvoie vers mon comparatif des semenciers en ligne !
  • De la cannelle moulue ou du charbon de bois en poudre (utile) : les propriétés anti fongique de ces deux poudres permettent d’éviter le phénomène de fonte des semis à cause des attaques de champignons. On en saupoudre simplement un peu après avoir semer les graines.
  • D’une mini serre (utile) : elle n’est pas indispensable mais bien utile pour conserver une température homogène et maintenir une humidité constante. Vous pourrez opter pour un modèle tout simple que l’on trouve parfois sous le nom de propagateur, comme le mien, un propagateur large ROOT!T® (à gauche) ou alors pour une mini serre chauffée (à droite) qui me permettent chacun de caser environ 50 semis.
  • D’un système de chauffage (utile) : voire même indispensable pour les poivrons et aubergines par exemple. Si vous avez fait le choix d’une mini serre chauffante, le chauffage est inclus en revanche dans le cas du propagateur par exemple, il faudra racheter un système de chauffage comme un cordon chauffant ou, mieux, un tapis chauffant avec thermostat. Ce genre de tapis permet de chauffer plus uniformément ! Attention par contre à la surchauffe si vous ne mettez pas de thermostat
  • D’un système d’éclairage (utile) : ces systèmes sont relativement onéreux, aussi je vous conseille d’essayer une première année sans car il est possible que vos semis réussissent très bien chez vous devant une baie bien lumineuse. Si les semis filent et meurent, vous devrez peut être songer à investir. Quoiqu’il en soit le retour sur investissement est rapide quand on voit le prix des plants ! Vous aurez le choix entre les néons horticoles avec des systèmes clés en main ou bien les ampoule Eco CFL qui présentent l’avantage de moins chauffer !
  • D’une pouponnière (utile) : vous avez peut être déjà lu mon article sur l’enceinte de germination, il s’agit globalement d’une zone de confinement de vos semis pour les protéger de vos animaux domestiques par exemple (ce qui est mon cas avec les chats !). Outre ceci, cette enceinte permet de réfléchir la lumière, de maintenir la chaleur et de faire plus propre (je crois que sans ça Madame n’accepterait pas tous mes semis ^^). Au début, je l’avais bricolé avec un aquarium et c’est plutôt pas mal mais depuis que je m’intéresse à la culture intérieure pour améliorer mes semis je suis tombé sur ce que l’on appelle les chambres de culture ou HomeBox et je dois avouer que je zieute dessus depuis un moment. Et puis, j’ai eu l’occasion d’en essayer une, aux dimensions parfaites pour les semis (ce modèle). Ca se monte et démonte très facilement, c’est très léger et solide, l’intérieur est ultra réfléchissant (idéal pour démultiplier l’effet de votre éclairage), la grande ouverture permet un accès facile aux plantounes, ça se nettoie facilement, … Bref, je regrette de ne pas en avoir fait l’acquisition plus tôt et je compte bien en acheter une seconde car la première est déjà pleine (on doit pouvoir les empiler sans trop de problème)! L’inconvénient, c’est que cela représente une certaine somme, c’est vrai. Une idée cadeau peut être alors?
  • Et voilà, avec tout cela, vous voici parer comme des chefs ! Alors, j’ai présenté ici ce que je considère comme étant le meilleur matériel actuel (et que j’ai testé). Bien sûr, mis bout à bout, ça revient à assez cher aussi il est tout à fait possible de faire sans certains de ces objets, le mieux étant encore d’essayer et d’aviser le cas échéant si vous souhaitez les acquérir. Mais sachez que ça existe, c’est l’essentiel =).Bon semis à tous !

    Quand et comment semer les betteraves ?

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    Faire une place aux betteraves dans son potager permet au jardinier de redécouvrir ce légume un peu banalisé. En effet, les betteraves du commerce sont toutes rondes et rouges. Quel dommage car elles sont loin d’être aussi homogènes ! Si vous voulez cultiver des betteraves, allez donc faire un tour du côté de la Burpee Golden (une belle jaune), la Ronde de Chioggia (une splendide blanche striée de rouge) ou encore la Crapaudine (une succulente betterave longue d’excellente conservation).

    A quel moment semer les betteraves?

    Les betteraves se sèment essentiellement à deux périodes, selon les variétés :

    • Les betteraves à consommer fraîches sont semées entre avril et mai
    • Les betteraves de conservation sont semées entre mai et juin

    Réussir son semis de betteraves

    En revanche, quelque soit la variété, la méthode de semis reste la même. Voici comment je procède.

    • Je commence par ameublir ma terre en profondeur avec une grelinette puis j’affine la surface avec un croc ou un râteau
    • Ensuite je trace mes sillons de semis tous les 30 cm, d’environ 5 cm de profondeur
    • A ce stade, si ma terre est sèche, j’arrose copieusement le fond du sillon
    • Je sème alors les graines de betteraves en poquets de 4-5 graines tous les 20 cm (il est souvent conseillé de semer en poquets tous les 10-15cm, je préfère écarter les poquets et repiquer les plants éclaircis entre)
    • Je rebouche les sillons, j’arrose légèrement et je recouvre d’un voile de forçage le temps de la levée (cela maintient l’humidité et protège les jeunes plants des oiseaux et des chats)

    Il faut compter environ une semaine pour voir apparaître les premiers plants, il faudra alors éclaircir pour ne garder qu’un plant. Ceux arrachés peuvent être repiqués, j’en profite donc pour en replanter un entre chaque poquet. Le retard de croissance engendré par ce repiquage me permet d’échelonner naturellement mes récoltes ! Cette année je compare un semis en pleine terre avec un semis en plaque alvéolée, résultat de la comparaison vers juillet pour les premières récoltes. Pour l’instant, la germination est nettement plus rapide en plaque alvéolée !

    Petit retour sur la comparaison Semis en pleine terre / semis en plaque : le semis en plaque implique plus de manipulation puisqu’il faudra repiquer les jeunes plants mais il facilite énormément l’éclaircissage, permet d’éviter les trous au sein des lignes de culture et donne de très bons résultats ! Je pense donc à présent l’utiliser plus largement.

    Alors à vos semis ! Et vous, comment semez vous vos betteraves?