Faire ses premiers semis en intérieur permet de gagner un temps précieux, voire même indispensable. Surtout des années comme celle-ci, où les températures tardent à augmenter. Cependant, et on est tous passé par là, les premiers essais de semis intérieur échouent. Les graines ne germent pas, les semis meurent inexplicablement après la germination où encore les petits plants s’allongent démesurément jusqu’à en mourir eux aussi. Bref, de nombreux risques d’échec guettent nos précieux semis mais avec un peu d’expérience, on apprend à se doter des bonnes méthodes et du bon matériel.
Notre intérieur, un milieu inadapté
Si les semis ne réussissent pas dans nos intérieurs, c’est que les conditions qui y règnent vont à l’encontre de ce à quoi nos plantes sont naturellement programmées. Le spectre lumineux est filtré et atténué par nos vitrages, la température est plus élevée l’hiver avec notre chauffage, l’humidité ambiante peut être parfois nettement supérieure si l’on n’aère pas suffisamment, … Or lumière, température et humidité sont des critères essentiels de la réussite d’un semis et peuvent être la cause d’une formidable réussite comme d’un échec total !Prenons l’exemple du couple luminosité-température. A l’extérieur, la température est basse l’hiver, période à laquelle l’ensoleillement est faible lui aussi. A l’inverse, dès lors que l’ensoleillement augmente, les températures remontent. Nos plantes se sont naturellement calées sur ce cycle. L’hiver, avec les basses températures, très peu de graines sont capables de germer car elles “savent” qu’elles ne trouveront pas la luminosité nécessaire à la photosynthèse (phénomène indispensable à leur bonne croissance). Alors qu’au printemps, c’est l’explosion ! Toutes les graines germent et profitent allègrement des premiers soleils. Les plantes ont “appris” que lorsque la température dépasse un certain seuil, elles trouveront la lumière nécessaire à leur croissance. Le discours est un peu simplifié mais l’idée est là.Alors que se passe-t-il lorsque l’on fait nos semis à l’intérieur? Et bien, en chauffant, on dit à nos graines que c’est le moment de germer. Sauf, qu’une fois les cotylédons apparus (ces deux petites feuilles qui n’en sont pas vraiment et qui sont chargés d’assurer la photosynthèse pour le reste de la plante), ils se rendent compte que la luminosité n’est pas au rendez vous ! Et naturellement, ils vont tenter de la trouver en demandant à la tige de s’allonger, les semis se mettent alors à filer. Toutefois, la tige pourra toujours s’allonger ils ne sont pas prêts de trouver la luminosité nécessaire qui ne sera au rendez-vous que plusieurs semaines voir plusieurs mois plus tard ! Voilà pourquoi il est très important de bien contrôler la balance température-lumière.
Recréer les bonnes conditions
Bien entendu, les “bonnes conditions” vont varier selon les espèces cultivées. Les laitues seront bien moins exigeantes que les tomates, poivrons ou aubergines par exemple. Quand les premières germeront en étant simplement placées n’importe où dans la maison, les secondes auront besoin d’un chauffage supplémentaire. Quand les premières se satisferont d’une baie vitrée, les secondes apprécieront un éclairage artificiel pour ne pas filer. Bref, vous aurez compris qu’il n’est pas nécessaire d’investir la même chose pour tous nos semis.
Faut-il ajouter un chauffage artificiel?
Comme je vous le disais au dessus, certains légumes n’en ont pas besoin, la simple température intérieur leur suffit. Quelle chance, il s’agit de la plupart des variétés cultivées ! On peut par exemple citer les épinards, laitues, chicorées,poireaux, oignons, fleurs annuelles, etc.Pour d’autres légumes, venus de contrées plus chaudes, le chauffage est indispensable. C’est par exemple le cas des poivrons et piments qui germeront idéalement à une température de 28-30°C et des aubergines et physalis vers 25°C.Enfin, pour ce qui est des tomates, beaucoup conseillent de leur ajouter un chauffage. A mon sens, c’est inutile et pour vous en convaincre je vous invite à lire la comparaison que j’avais fait dans un article précédent.
Tout le matériel nécessaire
Alors pour ne rien oublier lors de vos prochains semis, voici une liste du matériel nécessaire. Vous trouverez pour chacun la mention indispensable ou utile (on peut s’en passer mais c’est quand même bien pratique =) ) ou facultatif selon les méthodes utilisées.
Et voilà, avec tout cela, vous voici parer comme des chefs ! Alors, j’ai présenté ici ce que je considère comme étant le meilleur matériel actuel (et que j’ai testé). Bien sûr, mis bout à bout, ça revient à assez cher aussi il est tout à fait possible de faire sans certains de ces objets, le mieux étant encore d’essayer et d’aviser le cas échéant si vous souhaitez les acquérir. Mais sachez que ça existe, c’est l’essentiel =).Bon semis à tous !