La fertilisation du potager est-elle obligatoire?

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Voici une question que vous êtes nombreux à me poser. Elle est d’ailleurs souvent suivi du pourquoi de cette question : “ Parce que les engrais coûtent cher et si l’on pouvait ne pas en mettre, ce serait super !. Du coup, je me suis dit que c’était l’occasion d’en faire un article !

Pourquoi fertiliser son potager?

Le potager est un espace profondément remanié afin d’en faire une zone de production intensive. Les plantes se succèdent à vitesse grand V afin de remplir l’assiette du jardinier qui les cultive et cette hyperproductivité sur un espace restreint n’est pas sans conséquence sur l’écosystème du potager. Les minéraux et éléments nutritifs présents dans le sol sont rapidement mobilisés par les cultures et à force le sol risque de s’épuiser, les rendements s’en ressentant immédiatement. Fini les beaux gros choux bien verts, les pommes de terre produisant plus d’un kilo de tubercules par plant, les épinards capables de produire 3 voire 4 repousses, … Quelle est la raison de ce phénomène alors qu’à côté, la forêt continue à voir ses arbres pousser d’année en année sans répit?Et bien, il ne faut pas chercher bien loin, la forêt fonctionne plus ou moins en “circuit fermé” alors que dans nos potagers nous exportons énormément de matière. A l’automne en forêt, les feuilles mortes tombent au sol et y sont dégradées et incorporées par une multitude d’organismes. Les éléments puisés par les arbres pour produire leurs feuilles au printemps sont ainsi restitués à l’automne, pas de pertes ! Le phénomène est même un peu plus compliqué puisque cette circulation des éléments au sein de différents organismes les remanient, les associent afin d’en créer de nouveaux et participe ainsi à l’enrichissement du sol. Dans notre potager, c’est tout autre chose. Nos légumes puisent eux aussi dans le sol ce dont ils ont besoin et à la récolte nous arrachons le plant, l’emmenons à la cuisine, consommons ce que l’on peut tandis que le reste termine à la poubelle (ou au composteur dans le meilleur des cas). Ce que l’on rend au sol est donc nul ou très faible !

La fertilisation du potager est donc INDISPENSABLE afin de maintenir le fonctionnement de l’écosystème qu’il représente. En d’autres termes, on doit rendre au sol ce qu’il nous a donné !

Ne pensez jamais que votre potager sera capable de se régénérer de lui même sans lui donner un coup de pouce, vous risquez de cruelles désillusions quant à vos cultures et ce serait dommage car des gestes tout simples permettent de compenser tout cela.

Comment fertiliser à moindre coût?

Pour y voir un peu plus clair dans les termes, vous pouvez aller lire un article que j’ai écrit il y a quelques temps sur les différences entre fertilisants, engrais et amendements. Des années de pratiques jardinières ont profondément ancré dans nos esprits que fertilisation = engrais, chimiques de préférence (c’est pratique, il faut juste aller au magasin, sortir son porte monnaie pour acheter une belle bouteille colorée et répandre ça un peu partout au jardin). Seulement voilà, c’est loin d’être la seule façon de fertiliser et si vous voulez changer c’est très simple. Parce que oui, les engrais vendus dans le commerce sont chers.

  • Utiliser des engrais maison :
  • purin d’ortie, de consoude (photo ci dessous) et autres préparations végétales ne vous coûteront rien et sont souvent très efficaces !
  • Rendre au potager un maximum de ce qu’il produit : selon les cultures, il n’est pas toujours facile de rendre beaucoup de matière au sol mais faites le maximum. Toutes les parties non consommées sont ainsi laissées à se dégrader sur place, les fanes de carottes et de radis sont coupées dès la récolte et laissées à se décomposer sur place, les feuilles de betteraves et navets aussi, les plants de haricots sont simplement coupés une fois la production terminée et eux aussi laissés sur le sol, …
  • Maintenir une couverture organique permanente : outre tous les bienfaits du paillis pour vos cultures, il participe aussi à la fertilisation du sol à condition qu’il soit organique et biodégradable. Il maintient une vie riche dans le sol sans qui la plupart des éléments ne seraient pas assimilables par les plantes et sa dégradation contribuera à enrichir le sol.
  • Intégrer les engrais verts dans la rotation des cultures : si on les appelle ainsi ce n’est pas pour rien ! Rapidement, le principe consiste à cultiver au potager des plantes qui ne sont pas consommées afin d’améliorer la structure du sol grâce aux puissants systèmes racinaires (c’est par exemple le cas de la phacélie), de le désinfecter (moutarde blanche) et de l’enrichir en laissant la fauche se décomposer sur place (l’ensemble des engrais verts).
  • Composter vos déchets : je composte de moins en moins en tas (dans un composteur) mais pratique de plus en plus le compostage de surface (laisser ses “déchets” sur place au potager) car je trouve cela plus simple et plus efficace. Toutefois, le compost est également un très bon fertilisant à utiliser au potager.

Alors, pour l’année à venir, n’oubliez pas qu’il existe des alternatives aux engrais du commerce =).

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