J’installe des légumes vivaces pour un potager autonome

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Lorsque je discute avec les jardiniers de mon entourage, une volonté revient souvent : avoir des récoltes abondantes en travaillant le moins possible. Loin d’être une marque de fainéantise, cette envie reflète une vraie nécessité de conjuguer les plaisirs du jardin avec un agenda toujours plus rempli. A cela, je réponds souvent la même chose : utilisez des légumes vivaces. La seule difficulté avec eux étant le plus souvent de se procurer des graines ou des plants, mais par la suite l’entretien sera très limité et consistera essentiellement à récolter !Pour vous aider dans vos choix, je vous propose un petit tour d’horizon, bien sûr il n’y aura pas tout car il y en a trop !

Les vrais légumes perpétuels

Bon ce serait mentir que de dire que les légumes vivaces (ou perpétuels) sont un moyen d’avoir un potager complètement autonome et sans entretien de la part du jardinier. Mais il sera quand même très limité avec certaines variétés. Typiquement ce sera le cas des légumes feuille.Avec les variétés qui vont suivre, vous investirez un peu de temps au début (semis, plantation, reprise) et vous serez ensuite tranquilles de 3 ans à presque une éternité !

Les poireaux

Pour moi, il s’agit du légume qu’il est le plus intéressant d’avoir dans sa version vivace car la culture du poireau annuel demande beaucoup de travail (un semis difficile et long, deux repiquages, des buttages, …). Chez les poireaux perpétuels, on plante des bulbes et il n’y aura plus qu’à récolter pendant de nombreuses années. Certes, on n’obtiendra jamais d’aussi gros poireaux qu’avec les variétés annuelles mais la simplicité de la culture compense largement. Si vous êtes intéressés par sa culture, je vous invite à lire mon article sur la manière de planter les poireaux perpétuels.

  • Les poireaux perpétuels d’automne-hiver commencent à être bien connus et on se les procure assez facilement. Ce sont eux que l’on trouve communément vendus sous le terme de poireaux perpétuels, voire sous leur dénomination latine, Allium ampeloprasum. Mis en terre en fin d’été (septembre dans l’idéal), ils produiront environ 3 mois après et jusqu’au début de l’été où ils entreront en repos jusqu’à l’automne suivant.
  • Les poireaux perpétuels d’été sont un peu plus difficiles à se procurer. Il s’agit d’une variété d’Allium ampeloprasum que l’on trouve vendue sous le nom d’Ail éléphant. Planté un peu plus tard que le précédent (d’octobre à mars), on le récolte de juin à août sous sa forme poireau ou bien après sous sa forme ail. Pratique comme légume n’est-ce pas ?

Les choux

Encore un légume à avoir en vivace car la culture annuelle peut vite être laborieuse. En plus, il existe de nombreuses variétés de choux vivaces qui offrent un panel de goûts et de formes très intéressant. Autre avantage, les choux vivaces sont moins sensibles aux piérides et autres parasites. Ainsi, vous pourrez choisir d’accueillir chez vous :

  • Un chou Daubenton : probablement le plus connu, il se décline maintenant en plusieurs variétés. On le consomme feuilles à feuilles durant toute l’année après l’avoir planté au printemps. Sa rusticité étant limitée, il est préférable de jouer la sécurité en opérant quelques boutures très faciles avant l’hiver.
  • Un chou marin (Crambe maritima) : lui aussi consommé en feuilles mais de mars à septembre seulement, il est un peu plus fin de goût que le précédent. En plus, c’est une espèce protégée vous ferez une bonne action en le cultivant (à condition de ne pas le prélever dans la nature bien sûr) !
  • Un brocoli Nine Star : alors lui, je le voulais depuis longtemps mais je ne parvenais pas à me le procurer ! J’ai enfin trouvé des graines aux Pays Bas (si vous êtes intéressés, laissez un commentaire et je vous donnerais l’adresse) que je sèmerai cette année. Je ne peux donc pas trop en parler sinon vous dire qu’il s’agit d’un chou qui produit énormément de petits jets (les brocolis) et qui vit environ 3-5 ans (il faut donc penser à le bouturer). En revanche, il y a une petite spécificité importante : il faut absolument cueillir tous les jets avant qu’ils ne fleurissent sans quoi le plant meure.

Si vous connaissez d’autres choux vivaces, n’hésitez pas à en faire part !

D’autres perpétuels peu connus

A utiliser cru le plus souvent (en salade) mais parfois cuits aussi, faites une petite place au potager pour :

  • L’ail des ours : une belle plante, presqu’autant ornementale que potagère dont on cueille les feuilles au goût d’ail mais beaucoup plus doux et agréable !

Ail des ours

  • La plante huître : celle-ci c’est une vraie curiosité. Un puissant goût iodé dans ses petites feuilles qui peuvent se vendre entre 0,50 et 1€ l’unité !
  • La roquette vivace : aussi appelée roquette sauvage, elle a un développement un peu plus lent que sa consœur annuelle mais présente l’avantage de ne pas mourir suite à la montée en graines. Elle peut donc se maintenir plusieurs années. A cultiver de préférence à l’écart de votre potager annuel pour ne pas être envahi !
  • Le basilic perpétuel (Variété Magic Mountain) : une variété que j’espère bien accueillir au potager cette année. Ce basilic est très intéressant car vivace et semble-t-il sans maladies ni ravageurs. En revanche, il est assez peu rustique (-5°C) et il faudra le bouturer ou le rentrer en pot pour l’aider à passer l’hiver.
  • Les cives ou ciboules : déclinées en nombreuses variétés, ces vivaces sont souvent utilisées comme aromatiques à la manière de la ciboulette, mais on peut aussi les utiliser comme de jeunes oignons en arrachant les bulbes qui se multiplient rapidement.
  • L’ansérine (ou chénopode) Bon Henri : proche de l’épinard, elle se consomme de la même façon. J’ai un penchant tout de même pour la version jeunes pousses en salade !
  • Le chervis : complètement oublié, il possède toutefois de sérieux atouts. Hors sol, il parait très banal, mais ce sont ses racines qui nous intéressent. Renflées, très nombreuses elles permettent de disposer durant tout l’hiver d’un légume frais à consommer vapeur. Et pour le coup lui, il est très rustique !
  • La patience (ou oseille épinard) : vrai intermédiaire entre l’épinard et l’oseille, elle se consomme comme eux, cuite ou crue en salade.
  • Les rocamboles : ail et oignon rocambole sont deux variétés ressemblant beaucoup aux versions traditionnelles de ces légumes jusqu’à leur « fructification ». En effet, au lieu de produire des graines à l’extrémité de la tige florale, ce sont des bulbilles qui voient le jour. Tout se consomme chez ces plantes, les tiges à la manière de la ciboulette, les bulbes souterrains ou alors les bulbilles aériens. Toutefois, n’espérez pas de gros oignons ou aulx, ils seront beaucoup plus petits !

Et bien sûr, tous les autres bien connus qu’il n’est pas nécessaire que je détaille ici, vous trouverez facilement de l’information dessus ! On peut notamment citer les artichauts, le céleri perpétuel (ache des montagne ou livêche), la rhubarbe, l’oseille, le fenouil, …

Les tubercules

Pour compléter la liste précédente, vous pouvez jouer sur la faculté des légumes- tubercules à se multiplier. Le moindre tubercule oublié dans le sol et c’est une reprise assurée la saison suivante. Aux bien connues pommes de terre, on peut ajouter des légumes plus originaux comme la poire de terre, le topinambour, l’oignon patate, l’oca du Pérou … N’hésitez donc pas à planter des pommes de terre un peu partout !

Les semis spontanés

Enfin, certaines plantes ont une telle faculté à se ressemer qu’il serait dommage de ne pas en profiter. Laissons donc fleurir quelques plants de Claytone de Cuba (pourpier d’hiver), de mâche ou encore de roquette !

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