La fructification des cucurbitacées

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Les cucurbitacées sont des légumes fruits un peu particuliers, puisque toutes les fleurs ne donnent pas nécessairement de légumes comme le font les tomates ou encore les piments. Chez les cucurbitacées, une plante va porter à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles. Or ce sont seulement ces dernières qui se développeront en futur légume. C’est ce que l’ont appelle des plantes monoïques.Le « sexe » des fleurs est très facile à déterminer. Les fleurs mâles sont généralement portées par un long pédoncule alors que les fleurs femelles s’épanouissent sur une sorte de légumes miniatures. Puisque les photos sont beaucoup plus probantes que les mots, voici quelques exemples.Une fleur mâle de concombre (à gauche) et sa concubine femelle (pas encore ouverte)

Cette différence s’observe encore plus nettement sur de plus grosses courges. Fleurs mâles de potiron au bout d’un long pédoncule et une femelle, surplombant un potiron miniature.

Si je vous parle de ça, ce n’est pas anodin. En effet, pour que le légume miniature sous la fleur femelle puisse grossir il est indispensable que celle ci soit pollinisée par les fleurs mâles portées par le même pied ou un autre. C’est d’ailleurs pour cette raison que les fleurs mâles fleurissent avant les femelles. Il vous faudra donc favoriser la pollinisation de vos fleurs à tout prix. Ainsi, si les insectes butineurs boudent vos plants de courges, placez des plantes mellifères à proximité afin de les attirer au plus près. Et si cela ne suffit pas, il vous faudra les remplacer ! Armez vous d’un coton tige puis baladez le délicatement d’une fleur à l’autre.Cette fécondation croisée augmente les risques d’hybridation puisqu’une fleur femelle d’une variété peut être fécondée par une fleur mâle d’une autre. Les descendants (les graines donc) seront des hybrides des deux parents et les courges obtenues peuvent alors perdre tout leur attrait (culinaire, esthétique, …). Pour obtenir des graines fidèles au pied mère, je place une pince à linge sur une fleur femelle non ouverte pour l’empêcher de s’ouvrir en mon absence et éviter le risque qu’elle soit pollinisée. Lorsqu’elle est à maturité je retire cette pince puis, avec un coton tige au préalable chargé de pollen de fleur mâle de la même variété, je féconde cette fleur femelle. Enfin, je referme la fleur avec la pince et attend que le fruit grossisse. Pour obtenir des graines matures, le fruit devra rester longtemps en place, jusqu’à se ramollir sur le pied. Attention, cela ne fonctionne qu’avec des variétés non F1. C’est un peu contraignant mais c’est la seule méthode que je connaisse et qui fonctionne. En connaissez vous d’autres? Si c’est le cas, je suis preneur !

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