[Conseil de Terre Vivante] La place de l’arbre au potager

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Pour votre plus grand plaisir, voici un nouveau conseil de Terre Vivante directement tiré des préceptes de la permaculture ! Et oui, notre partenariat continue et j’espère qu’il durera encore longtemps car il est riche d’enseignements et très gratifiant pour moi qui partage totalement la philosophie de Terre Vivante, et surtout qu’il me permet de vous proposer un nouveau contenu de grande qualité que vous semblez apprécier fortement =). J’espère donc que cet article vous plaira tout autant que les précédents !

Des arbres au potager : de nombreux avantages

Ce qui frappe lorsque l’on visite un jardin qui s’inspire de la permaculture, c’est la présence des arbres. En cela, la permaculture se rapproche beaucoup de l’agroforesterie, qui associe arbres et plantes cultivées.Au yeux des inventeurs de la permaculture, Bill Mollison et David Holmgren, la plantation d’arbres comporte de nombreux avantages. D’abord, ce sont des plantes pérennes, dont la culture consomme peu d’énergie et nécessite peu d’entretien. De plus, ils rendent de nombreux services écologiques. Avec leur réseau de racines, ils empêchent l’érosion du sol et le stabilisent, tout en facilitant l’infiltration de l’eau et en le rendant plus perméable. Leurs racines vont également chercher les minéraux profondément dans le sol et les transmettent aux feuilles, qui les restituent ensuite à la surface de la terre, une fois tombées. La décomposition des feuilles mortes et l’activité des champignons mycorhiziens qui colonisent les racines contribuent fortement à enrichir le sol. En outre, dernière qualité et non des moindres, les arbres absorbent et stockent du carbone, ce qui contribue à diminuer la quantité de gaz carbonique contenue dans l’air. Un bénéfice important en cette période de changement climatique !Ces végétaux apportent aussi beaucoup à ceux qui les cultivent. Non seulement on peut en tirer du bois d’œuvre et de chauffage, mais en plus, leurs fruits peuvent compléter utilement les produits du jardin. Les fruits à coque, notamment, ont des qualités qui devraient les faire figurer en bonne place dans notre alimentation. La châtaigne, par exemple, est riches en glucides, ce qui en fait un aliment très énergétique : 100 grammes de châtaignes apportent plus de calories que 100 grammes de pommes de terre ou de banane ! Pas étonnant que l’on ait surnommé le châtaignier arbre à pain, car la farine de châtaigne était très utilisée dans les Cévennes et en Corse. La noix, quant à elle, apporte encore plus de calories et contient surtout des lipides, notamment des oméga-3 et oméga-6, qui ont un rôle protecteur contre les maladies cardio-vasculaires.On comprend que les fruitiers soient partie intégrante de l’approche permaculturelle, dans laquelle les légumes sont fréquemment cultivés sous les arbres ou entre deux rangées d’arbres. Sauf le châtaignier, qui a une ombre très dense et sous lequel on ne peut pas faire pousser grand chose, la plupart des fruitiers se prêtent bien à ce type de pratique. Même le noyer, qui a la réputation d’empêcher la pousse de végétaux car il sécrète une substance toxique, la juglone, trouve parfois sa place au potager ou au verger. “J’ai vu des pommes de terre pousser sous des noyers et aussi des pommiers Golden qui avaient l’air en bonne santé” raconte Frank Nathié, auteur du livre “Permaculture en climat tempéré”. D’ailleurs, l’INRA a expérimenté avec succès la culture de blé à l’ombre des noyers.

Mêler arbres et légumes pour tous les goûts

De nombreuses configurations mêlant arbres et autres plantes comestibles ont été inventées par des permaculteurs : forêts-jardins, avec différents étages de culture, vergers-maraîchers, associant vergers et potagers, haies fruitières, combinant arbres et arbustes à fruits… Ces différents éléments ne sont pas réservés qu’aux grands jardins et ils peuvent tout aussi bien trouver leur place en ville. On commence à voir, dans les jardins de particuliers, au pied des immeubles et dans les parcs publics, des plantations d’arbres demi-tige ou basse-tige ainsi que de petits arbustes fruitiers. Ainsi, la ville de Montpellier abrite un verger-potager partagé animé par le collectif Verpopa, et un projet de même ordre est en train de se monter à Strasbourg.

Créer sa forêt-jardin en pratique

Dans cet écosystème, les plantes s’épanouissent à diverses hauteurs. On distingue le plus souvent trois étages de production, ainsi que le suggère le formateur en permaculture Patrick Whitefield dans son livre “Créer un jardin-forêt”, mais on peut en compter jusqu’à sept, comme le propose Robert Hart, le pionnier de cette forme de culture en Angleterre, ou, à l’inverse, seulement deux, si l’on dispose d’un petit espace. Mais quelle que soit la façon dont on classe les éléments, le principe reste le même : cultiver de manière à avoir des récoltes depuis le sol (plantes à racines comestibles, herbacées) jusqu’en haut (arbustes, lianes, arbres). Voici, si l’on reprend la classification simplifiée de Patrick Whitefield, ce que l’on peut trouver à chaque strate de la forêt-jardin.

L’étage supérieur

C’est celui des grands arbres : châtaignier et noyer si l’on a de la place, quoique ces arbres présentent des inconvénients (respectivement ombre dense et substance toxique). Sous ces arbres, l’on pourra en faire pousser d’autres : pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers, ou encore cognassiers, néfliers… Dans un petit jardin où la place n’est pas suffisante pour un châtaignier ou un noyer, ce sont ces arbres de taille moyenne (haute-tiges, demi-tiges) qui constitueront la strate supérieure.

L’étage intermédiaire

C’est le royaume des noisetiers, des arbustes à petits fruits (cassis, groseilles…), des ronces fruitières (framboises, mûres…), des lianes et plantes grimpantes (kiwis, vignes…). On y trouve des arbustes qui méritent d’être redécouverts comme le sureau et une grande diversité de fruits : toutes sortes de mûres, de myrtilles…

L’étage inférieur

C’est un lieu de prédilection pour les plantes sauvages, surtout une fois la canopée formée. On peut y faire pousser des plantes à feuilles, de préférence vivaces, pour ne pas avoir à les replanter chaque année : chénopode (sorte d’épinard), arroche (à manger crue ou cuite), poirée, chou perpétuel, menthe, oseille… La culture de champignons sur rondins de bois peut aussi être expérimentée : shiitakés, pleurotes…

Le Guide de la Permaculture au jardin, pour une abondance naturelle

Ces extraits sont tirés du livre “Le Guide de la Permaculture au jardin” de Carine Mayo, aux éditions Terre Vivante. Vous y trouverez tout ce qu’il y a à savoir pour comprendre la permaculture et être charmé par cette façon de vivre (cliquez sur la couverture ci-dessous pour avoir accès à quelques pages supplémentaires à feuilleter).

J’espère que ce nouveau [Conseil de Terre Vivante] vous a plu et que vous avez appris plein de choses ! Laissez un petit commentaire pour donner votre avis, partager votre expérience de la permaculture, poser vos question ou juste pour un mot sympa !

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